Home / Alfa Romeo  / 

Essai Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio

Essai Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio

Les trois modes D.N.A. traditionnels à Alfa (Dynamic, Natural, All Weather) sont complémentés par un mode Race qui ne peut être activé qu’en poussant le sélecteur pendant deux secondes, et qui vous laisse l’entière responsabilité de gérer les 600 Nm qui sont envoyés aux seules roues arrière. Pendant les préliminaires, je me borne à rester en mode D pour mieux cerner les réactions de cette Giulia, et surtout rôder ses PZero Corsa. Au fil des kilomètres, le grip augmente et les réactions deviennent plus progressives et prédictibles, avec une tendance moins prononcée à reserrer la ligne dès que le train arrière est chargé. L’échappement est plutôt discrets sur les modes A et N, à l’exception notable de la mise en marche du moteur, toujours démonstrative. Cependant, même en mode D, les clapets d’échappement ne s’ouvrent qu’à 3500 t/min. C’est cette quête de ce grondement sourd, aux harmoniques de demi V12, qui m’a incité à rouler de plus en plus régulièrement en mode Race. Les informations sur l’affichage multi-fonctions deviennent plus éparses, affichant en gros caractères la vitesse instantanée et des shift-lights jaunes fort utiles vu les vitesses atteintes à la moindre accélération.

Essai Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio Essai Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio

Le commutateur DNA est également couplé à l’amortissement variable. Le mode le plus ferme n’est pas disponible en mode A et N, mais activé d’autorité en mode Dynamique et Race, avec la possibilité de le déclencher par le bouton au centre de la molette. Pour un usage routier, la suspension sport est trop dure, et même le mode d’amortissement normal est taré sec, surtout sur le train arrière dont les réactions dans les phases de compression et détente sont parfois singulières. Le filtrage secondaire est réussi et gomme les trépidations, mais le tarage primaire est viril. Les Alfisti aux lombaires fragiles porteront une attention particulière à ce point lors d’une course d’essai.

Essai Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio

De ronds-points de banlieue en épingles à cheveux, la Giulia se révèle mobile du train arrière à la moindre sollicitation, au point de susciter des comportements coupables, de ceux que notre proverbiale fée marraine a nul doute anticipé. Cette tendance survireuse est redoutablement ludique, mais je ne regrette en rien que ces 1000 km d’essai se soient déroulées sur sol sec. Nous nous en allâmes tester l’auto sur nos bases habituelles du Jura Vaudois, et les sensations de conduite n’eurent qu’un seul effet: rendre impérieuse l’envie de confronter la Giulia Quadrifoglio à nos cols favoris de Suisse centrale. La sélectivité de leurs tracés n’a d’égal que la beauté de leur paysages, et un soir de semaine de fin septembre, ils ont depuis longtemps été désertés par les derniers touristes.

Depuis Wassen, le premier plat est la montée du versant uranais du Susten, dominé par une succession d’enfilades rapides. Sur ce terrain, l’inertie à la prise d’appui est primordiale, et la Giulia se comporte remarquablement bien sur ce terrain. Les 1686 kg mesurés avec le plein d’essence (106 kg de plus qu’annoncés malgré des options supposées favorables comme les disques en céramique et les baquets en carbone) se font oublier, et l’inertie est minimale pour une berline. Les relances sont redoutables, aidées par le fait que la plupart des courbes peuvent passer avec un filet de gaz qui aide à maintenir les turbocompresseurs sous pression.  Pose photo au col, quelques pensées poétiques sur la beauté des lieux et le privilège de les parcourir dans une auto sportive, puis descente sur Innertkirchen, avec une route de plus en plus tortueuse, des courbes qui se referment et des virages serrés. Les clefs sont ici les freins et la lisibilité du train avant.

Abonnez-vous !

Les derniers articles dans votre boîte email 1 à 2x par mois.