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Essai Jaguar XE 3.0 V6 S/C

Essai Jaguar XE

Le 3.0 litres supercharged de 340 chevaux coiffe (pour l’instant) la gamme XE. Il développe dans cette version 450 Nm à un régime relativement élevé de 4500 t/min. Il est gavé par un compresseur Eaton Twin Vortex, ce qui lui confère les avantages et les inconvénients de ce type de suralimentation: au lieu du mur de couple délivré par un (ou des) turbocompresseur(s), le couple déboule de manière plus progressive, plus organique, mais culmine à un régime plus élevé. Son caractère est en celà analogue au 3.0 TFSI qui a propulsé nombre de modèles Audi, notamment les S4 Avant et S5 Sportback (type B8). Légèrement moins coupleux (10 Nm), il est également moins puissant que la version 380 chevaux qui équipe la Jaguar F-Type V6 S.

Essai Jaguar XE intérieur Essai Jaguar XE tableau de bord

Paradoxalement, il parait pourtant presque plus vigoureux à la conduite dans la berline compacte que dans le coupé. Le poids joue peut-être un rôle (1727 kg mesurés sur la berline contre 1783 kg au coupé, certes équipé du système AWD). Son onctuosité et sa disponibilité sont réjouissants, tout comme son aisance à prendre des tours. Le timbre de sa ligne d’échappement lui confère également de la personnalité. Presque un peu trop pour une berline. Même si les ingénieurs ont eu la main nettement moins lourde que sur les différentes versions de Type F, la XE flirte avec voire franchit la limite du “too much”. Dès 1500 t/min, une jolie résonance se fait entendre dans les marmittes, prenant du volume avec le régime, puis accompagnée par le chant perceptible du compresseur au-dessus de 4000 t/min.

Essai Jaguar XE

Qui dit Jaguar dit boîte automatique à 8 rapports. Cette unité ZF 8HP45 est une énigme. Elle est commune à de nombreux modèles (dont les BMW Série 1 F20, 3 F30 & 5 F10), mais Jaguarisée, elle déçoit, essai après essai. Jaguar a certainement travaillé la rapidité des changements de rapport en charge. A l’instar de la F-Type, la XE les exécute remarquablement, réagissant avec précision et célérité aux impulsions sur les palettes. Et comme sur le coupé, l’égalisation du régime au rétrogradage est un peu timide, surtout en comparaison avec les autres traits plutôt extravertis. Ce n’est vraiment pas dans ces situations de conduite sportive que le bas blesse, mais en conduite paisible. Des démarrages trop brusques et une propension au kickdown exacerbée qui m’ont amené à chercher refuge en mode éco. La confusion entre sportivité et agressivité est palpable chez Jaguar en général et sur cette XE S en particulier. De plus, Jaguar reste fidèle sur ses berlines à son sélecteur rotatif qui s’escamote électriquement. Théatral, mais lent, au point d’être gratifié systématiquement d’une alarme lorsqu’on éteint le moteur et qu’on sort de la voiture alors que le mécanisme n’a pas encore eu le temps de mettre en position Park. Irritant.

Essai Jaguar XE Essai Jaguar XE

C’est sur autoroute que ces traits sont le moins dérangeants, ce qui rend la perspective d’une visite inopinée au nord de Francfort plutôt plaisante. La douane de Bâle passée, la première dizaine de kilomètres offre une occasion de faire respirer le V6 S/C, mais c’est après Freiburg, sur une A5 élargie à trois voies que les portes du sanctuaire libertaire allemand s’ouvrent en grand. De très confortable à 150 km/h, le niveau sonore augmente, mais la XE croise à 200 km/h avec naturel. La huitième maintient le régime et la conso à un niveau raisonnable, et pour peu qu’on accepte de descendre 2 rapports à chaque relance, les 340 chevaux du 3.0 S/C permettent de bouffer des bornes à un rythme de forçat. J’arrive à mon étape avec trois bons quarts d’heure d’avance sur les prédictions du système de navigation satellite, dans un bon état de fraîcheur et, chose cruciale pour tenir de bonnes moyennes, sans avoir dû ravitailler.

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