Home / Audi  / 

Essai Audi RS5 Cabriolet

Essai Audi RS5 Cabriolet

A fond de troisième, le compteur affiche 152 km/h. Hors piste, ce qui n’est pas la vocation première ni même seconde d’un cabriolet de 2 tonnes, c’est une vitesse “problématique”, pour rester cantonné dans les euphémismes. Il est ainsi très difficile de jouir des dispositions sportives de ce moteur sans rouler très – voire trop – vite, et l’alternative d’enrouler à des régimes plus modérés procure la sensation de manquer de couple. Le V8 4.2 FSI nous avait laissé sur notre faim dans la RS4 Avant B8 accusant 1899 kg sur la balance, il ne sort guère grandi de devoir tirer les 2029 kg de cette RS5 Cabriolet. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’un moteur suralimenté bien conçu offrirait un agrément supérieur, plus en phase avec l’esprit d’un cabriolet orienté vers le luxe cossu plutôt que le sport. La consommation sur l’ensemble de l’essai s’est établie à 13.2 L/100 km, soit 11 L/100km sur de longs trajets et significativement plus au fur et à mesure que la proportion de parcours urbains ou d’arsouilles à haut régime augmente.

Essai Audi RS5 Cabriolet

Il serait tentant  – j’en eut personnellement l’à-priori  – de considérer le différentiel Quattro Sport comme un gadget, mais c’est une erreur. Il confère à la RS5 Cabriolet un équilibre remarquable en appui. La différence entre le réglage Drive Select Comfort et Dynamic du composant transfigure le comportement de la RS5. D’un naturel sous-vireur, elle devient ainsi incisive dans ses appuis, parfaitement équilibrée entre les deux trains. L’effet de torque vectoring est moins prononcé qu’il m’était apparu sur la RS4 Avant, la RS5 reserre moins sa ligne lorsqu’on charge l’arrière en sollicitant le couple maxi du 4.2, mais elle carve de manière réjouissante et permet de s’extraire du virage dans une transition parfaite entre accélération latérale et longitudinale. Si le revêtement est lisse et la courbe assez rapide pour être négociée entre 4 et 6000 t/min à la corde, la RS5 délivre alors le meilleur d’elle-même, une expérience sportive digne du badge RS. Un ou deux jappements en descendant un ou deux rapports avec la palette gauche, un freinage mordant et consistant, la franchise de la prise d’appui tout en prenant soin à ne pas être trop gourmand sur le grip des roues avant, accélération généreuse dès la corde et braaammmm, le vrombissement du V8 courant vers la zone rouge suivi du passage éclair du rapport suivant. La RS5 Cabriolet a ses moments de brillance lorsque des conditions particulières sont réunies.

Audi RS5 Cabriolet Intérieur Audi RS5 Cabriolet Intérieur

L’échappement sport est une option qui me laisse mi figue, mi raisin pour plusieurs raisons. Avant toute chose, je ne vois pas comment on pourrait souhaiter une note d’échappement moins expressive sur une RS5, tant celle-ci reste discrète dans l’absolu. Une coche dans la colonne ‘pour’. Ensuite, la gestion des soupapes d’échappement est couplée au réglage Dynamic de la gestion moteur-boîte, l’un étant indissociable de l’autre. Pour en profiter, il faut donc se coltiner la gestion de boîte ‘S’, insupportable d’agressivité inutile, affligée qu’elle est de seuils de passage de rapports aberrants. Une coche dans la colonne ‘contre’. A moins de vouloir passer pour le nouvel idiot parvenu du quartier, le basculement en mode manuel est la seule planche de salut. Une autre alternative est de faire installer un commutateur indépendant – ce que Audi aurait dû offrir en premier lieu – avec le risque de voir apparaître des résonnances. Activé, le ralenti gagne en volume au point de bourdonner désagréablement dans un parking sous-terrain, puis l’ensemble reste très (trop) discret jusqu’à mi-régime. Les harmoniques d’un V8 à vilebrequin croisé sont présents, mais l’ensemble reste remarquablement discret en évoluant à des régimes raisonnables, trop discret à mon sens, à fortiori sur un cabriolet.

Essai Audi RS5 Cabriolet Essai Audi RS5 Cabriolet

Si la rigidité de la RS5 souffre de l’ablation du toit, l’équilibre esthétique de ses volumes reste préservé. Le style Audi est certes consensuel, mais je trouve cette exécution équilibrée et élégante. La touche RS se distingue dans les renflements des ailes, le traitement spécifique des boucliers et les (fausses) sorties d’échappement ovales consacrées. Même avec la capote déployée, la RS5 reste une belle auto, même si la réalisation classique du toit en toile et ses arêtes saillantes n’a pas la pureté de la réalisation de Porsche sur la 991 Cabriolet. L’isolation phonique est cependant très bonne, et en comparaison avec Porsche ou Bentley, l’Audi fait mieux que se défendre sur ce point précis. Le mécanisme est également très rapide, 15 secondes en ouverture et 17 secondes en fermeture, ce jusqu’à une vitesse de 50 km/h. Ces deux aspects ne sont pas à sous-estimer, ils font toute la différence dans la capacité de profiter de la moindre occasion de rouler cheveux au vent. Il n’y a aucune hésitation à avoir à décapoter, tant il est facile et rapide de remettre la capote en place au besoin.

Audi RS5 Cabriolet

Notre exemplaire de test n’est pas équipé des sculpturaux baquets RS (une option à 3720 CHF/3400 €), ce qui enlève un peu de cachet à l’intérieur. Hormis le volant à méplat recouvert de cuir piqué et le traitement piano black de la planche de bord en lieu et place du gris métal commun aux A5 et S5, l’intérieur ne se distingue guère du reste de la gamme. Il y a certes nettement pire que l’intérieur de cette Audi – au moins 90% du reste de la production automobile. A l’arrière, les places accueilleront de préférence des personnes de petite taille, l’espace aux jambes est compté, le dossier très vertical et les deux places reserrées vers le centre de l’auto. Elles seront souvent recouvertes du filet anti-remous, aisément amovible et pliable en deux. A l’avant, la position de conduite est excellente, procurant tout l’espace et le confort d’une grande routière. Le filet anti-remous et les deux paires de vitres latérales permettent de moduler les courants d’air en fonction de la vitesse, rouler décapoté sur autoroute est une expérience réellement plaisante dans cette RS5 Cabriolet.

Abonnez-vous !

Les derniers articles dans votre boîte email 1 à 2x par mois.