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Essai Bentley Continental GTC Speed: salon en plein air

  

Quelques kilomètres tranquilles jusqu’à mon premier spot photo me permettent déjà de constater la présence de cette Bentley. Elle (et non pas « je ») ne passe pas inaperçue, je ne compte pas les têtes se retournant et les regards admiratifs à notre passage. La noble anglaise ne compte que des supporters, point de trace de la condescendance parfois perceptible envers une supercar italienne. La taille de la voiture incite tout de même à un peu de retenue, mais il apparaît tout de suite que le travail sur les suspensions, la boite et le moteur porte ses fruits, c’est un véritable salon ambulant.

 

La confiance aidant, je me risque à écraser la pédale de droite, et là, un autre monde s’ouvre, la poussée est tout simplement phénoménale, la prise de vitesse hallucinante. La voiture se cabre, hésite une fraction de seconde avant de baisser d’un rapport, de lancer les deux turbo-compresseurs et ensuite, le déferlement de Nm sidère. Clairement cette brave dame possède les arguments pour enrhumer le 99% de ce qui roule. Toutes les auto-écoles du monde devraient en avoir une pour inculquer aux élèves la notion du couple d’un moteur. Avec 750 Nm de 1700 à 5600 tr/mn, ce ne sont pas les 2548 Kg de la belle, pesée par nos soins, qui vont entraver sa progression. Le W12 bi-turbo 6l spécifique de 610 ch offre un pouvoir d’accélération et de reprise phénoménal. Le « retard » caractéristique des moteurs suralimentés est en grande partie gommé et ne présente pas de désagréments. Le bruit a manifestement été travaillé et flatte les oreilles des passagers comme des admirateurs en bord de route. A chaque relâchement de pression sur la pédale d’accélérateur, le fonctionnement des soupapes de décharge est accompagné d’une suite de grondements sourds tout à fait enivrants. Ce moteur en W présente la caractéristique d’être le plus petit 12 cylindres au monde et trouve donc aisément sa place sous l’imposant capot avant de notre cabriolet.

A rouler, la force de ce moteur est vraiment impressionnante, dès les plus bas régimes, elle propulse cette Bentley vers l’avant sans le moindre problème. Peu de voitures peuvent prétendre suivre un tel rythme, y compris des sportives affirmées. Lors de mon parcours de test, j’ai pu apprécier les qualités de cette Continental sur tout types d’utilisations. L’aérodynamique a été parfaitement étudiée, aucun remous ne vient perturber la sérénité des occupants capote ouverte, en tout cas pour les passagers assis à l’avant. Comme tout cabriolet 4 places de grande taille, les places arrière sont nettement moins agréables ; à réserver aux trajets capote fermée.

Equipée d’une transmission intégrale dérivée de celle montée sur les Audi A8, possédant entre autre un différentiel Torsen central pour la gestion de la répartition du couple entre les essieux avant et arrière, cette Bentley possède également des suspensions pneumatiques actives et régulées. Avec un tel niveau de puissance, l’ESP est un accessoire indispensable de nos jours, avec toutefois sur la version Speed un mode dynamique un peu moins restrictif. Le confort de roulement est exceptionnel, les aspérités de la route sont absorbées avec élégance, tout en gardant le roulis en virage dans des proportions acceptables. La possibilité de varier les lois d’amortissement est également offerte à l’aide d’un basculeur au tableau de bord.

La boîte à six vitesses automatique provient de ZF et offre tous les raffinements disponibles à ce jour, avec notamment la commande manuelle et deux lois de passage de rapports. Je ne l’ai pas trouvée au niveau du reste de la voiture mais surtout pas au niveau de ce qui se fait de mieux actuellement dans le domaine. Un exemple, en mode manuel, la lenteur de réaction surprend, lors de montées en régime à plein gaz, le moteur prend environ 500 tr/mn entre le « click » sur la palette et le changement de rapport. On ne peut certes pas comparer une boite automatique telle que celle-ci avec une boite séquentielle ou double-embrayage comme sur une Ferrari California, mais, à l’instar de Jaguar par exemple, il y a moyen d’obtenir de bien meilleures performances actuellement avec ce type de transmission. Le résultat donne une boîte pas suffisamment réactive pour une conduite dynamique.

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