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Essai longue durée Porsche 996 Carrera 2

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L’omelette est ainsi mon seul moyen de transport, et s’en accommode avec docilité. Dodo-boulot-dodo, trafic des heures de pointe, courses au supermarché, balades sur les petites routes de la péninsule, longs trajets autoroutiers occasionnels. La voiture offre une très bonne visibilité pour un coupé sport et est maniable grâce à un rayon de braquage digne d’un Segway (Porsche annonce 10.6m). La direction engage d’ailleurs un peu dans les manœuvres serrées, probablement une résultante de la géométrie du train avant. La garde au sol vous met à l’abri des rampes d’accès et gendarmes couchés du cru, même si la partie inférieure du bouclier porte les stigmates de quelques rencontres involontaires avec des surfaces plus dures que le plastic. La capacité du coffre avant est un peu chiche, profond mais étroit. Les dossiers rabattables des places arrière offrent un volume appréciable, mais la faible ouverture permise par les sièges avant interdit l’insertion d’objets de trop gros volume. Une valise de voyage rentre, au prix d’une consultation chez votre chiro pour votre lumbago.

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Les sièges monocorps sont sveltes et peu profonds mais offrent un maintien latéral correct, sans plus. L’appui lombaire est insuffisant et malheureusement pas réglable. Plus dérangeant encore est l’absence de tout réglage de la partie supérieure du dossier. Il est permis d’avoir des doutes quant à l’efficacité de l’appui-tête en cas de choc arrière : gare au coup du lapin. Les grands gabarits pourraient manquer de recul et de garde au toit s’ils dépassent 190 cm. J’ai été surpris de voir certains de mes passagers avoir beaucoup de mal à caser leur genoux devant la boite à gant et leur tête sous le joli ciel de toit en alcantara. Est-il utile de préciser qu’ils étaient assis à l’avant ? Les strapontins arrière sont symboliques, plus 2+0.5 que 2+2. Le transport d’une personne de petite taille pour un trajet court n’est concevable qu’à certaines conditions : un passager avant pas trop grand, et un nain contorsioniste à l’arrière. Un traitement à réserver à vos meilleurs ennemis.

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L’instrumentation est bonne, mais l’affichage digital de la vitesse rend le tachymètre analogique presque inutile et l’absence d’un thermomètre de température d’huile est impardonnable sur une voiture de cette vocation. L’adoption du refroidissement à eau – la 996 est la première 911 à ne plus refroidir son moteur directement avec de l’air – a visiblement fait oublier l’essentiel aux ingénieurs, un simple ajout à l’ordinateur de bord eut été pourtant une solution fort simple. Rien de sexy pour autant, le rétro-éclairage jaunâtre fleure bon les années 80, et certains détails ergonomiques laissent franchement à désirer : la rangée gauche de contacteurs, notamment celui – stratégique – du Porsche Stability Management sont masqués par la jante du volant.

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Sur les revêtements dégradés – voire délabrés – qui habillent certains axes de la cinquième économie de la planète, l’amortissement est assez sec et filtre mal les inégalités, mettant en exergue une finition intérieure très moyenne, tant par le choix de certains matériaux que de leurs assemblages. Le contraste avec les gros progrès accomplis sur la Porsche 997 et la Cayman S est flagrant. D’autres détails font un peu léger : les commodos de clignotants et essuie-glaces ont la rigidité d’une nouille trop cuite, et les chétives agrafes des velcros maintenant en place les sièges arrière ont démissionné, on ne peut guère leur en vouloir.

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