1) Concernant le statut
spécial de pilote N°2 et si on se réfère à l'histoire récente de la F1, disons les 30 dernières années, il est quasi certain que ce genre de clause n'est jamais apparu sur un contrat de pilote. On pourrait avoir des doutes quant à celui de Barrichello, l'année où il a cédé sa place en début de saison au baron rouge mais c'est l'unique exception que je vois.
Un contrat est constitué d'une multitudes de clauses concernant la performance du pilote, le nombre de points à atteindre à mi-saison, le pourcentage de points par rapport à son équipier ... A cela s'ajoute probablement des clauses de confidentialité, les exigences de l'écurie et des partenaires pour les opérations communications etc.
Doivent aussi être mentionnées avec plus ou moins de détail les exigences de suivi des instructions de l'équipe, et parfois durant la course même, permettant d'optimiser la performance globale de l'écurie lors d'un grand prix. Mais c'est délicat car cela implique de définir à quel moment de la saison ou à partir de quel différentiel de points entre équipiers il est éventuellement décidé d'imposer de switcher les positions en course.
Il ne faut pas oublier que lors d'une course, le pilote n'est pas seul à assurer la performance de la voiture ce qui nous amène au point
2) En début de saison, il y a bien sûr dans chaque écurie un pilote favori, le bon cheval sur lequel elle porte ses espoirs de bonne performance (par exemple lorsque Mansell rejoint Williams en 1991, l'équipe pense durant l'intersaison que le pilote N°1 est Patrese
). Bottas, qui n'est pas vraiment reconnu comme un grand discoureur, qui annonce lors de son arrivée chez Mercedes qu'il estime pouvoir rivaliser avec Hamilton, c'est qu'il le pense vraiment !
Il est donc important pour tous les acteurs de ne pas imposer un statut de pilote N°1 et N°2, tout simplement parce que le pilote qui se verrait étiqueter N°2
sous performerait dès le début de saison, de même pour tous les membres de l'équipe qui assurent la performance de la voiture. D'ailleurs Tony Ross, l'ingénieur de piste de Bottas en début de saison, aurait dans ce cas claqué la porte au nez de Wolff.
Et donc en début de saison, tous les membres de l'équipe affectés à un des pilotes Mercedes aiment à penser qu'ils disposent des mêmes chances que leurs voisins de stand de travailler pour la voiture future championne du monde.
Il y a quelques livres intéressants qui décrivent les étapes clés de la performance, notamment en ce qui concerne les pilotes de F1. Leurs états d'esprit s'accommoderaient mal d'un statut prédéfini de pilote au service de leur équipier.
La performance optimum d'un pilote est plus liée à l'émotion, disons à un état émotionnel et psychologique optimum lui aussi, qu'on ne le pense. Et les variations de performance sont très sensibles à l'évolution de cet état émotionnel.
Pas de clause pilote N°2 écrite noir sur blanc sur le contrat de Bottas donc ...