Votations du 25 septembre 2016

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blake_ch
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Votations du 25 septembre 2016

Message par blake_ch » 09 sept. 2016 10:56

... Parce que ça arrive bientôt.

Je commence à perdre mon latin avec tout ce qu'on nous raconte sur l'AVS. Entre l'initiative "AVS plus" sur laquelle on doit se prononcer, soutenue par la gauche (non soutenue par Alain Berset) et la réforme "Prévoyance vieillesse 2020" portée par le ministre. Le CF avance que AVS coûtera trop chef, alors que d'autres argumente qu'en terme de PIB ce n'est pas grand chose. D'un côté on veut augmenter les rentes, de l'autre on veut "pas les baisser", les conditions de l'age de la retraite, le financement, etc... etc...

Bref, pas évident comme sujet!

Je me permets de copier un interview du jour du ministre sur le sujet :
Le chef du Département de l’intérieur Alain Berset ne change pas de cap. Il n’est pas question pour lui de soutenir l’initiative de gauche «AVS plus», qui sera soumise au peuple le 25 septembre.

Par contre, il met tout son poids dans la balance pour combattre les propositions de la commission du Conseil national concernant la réforme globale de l’AVS et du deuxième pilier. Selon lui, le modèle conduisant au relèvement à 67 ans de l’âge de la retraite dénature le projet gouvernemental. Le plénum en débattra dès le lendemain de la votation. «Le compromis du Conseil des Etats est le seul projet qui tienne la route», affirme Alain Berset (lire ci-dessous).

On entend souvent dire que les retraités ne constituent plus la catégorie de la population la plus mal lotie. Est-ce cela qui justifie votre opposition à «AVS plus»?
Non, car la situation des retraités est très diversifiée. Ce qui justifie mon opposition, c’est d’abord le fait que l’augmentation de 10% des rentes AVS entraînerait dès 2018, donc à très court terme, des dépenses supplémentaires d’environ quatre milliards de francs. Cela équivaut à un gros point de TVA ou à une augmentation de 0,8% des cotisations salariales. On ne peut pas justifier de telles mesures alors que l’AVS doit déjà résoudre les problèmes financiers posés par l’arrivée à l’âge de la retraite de la génération du baby-boom. L’effort doit porter sur le maintien de conditions de vie dignes pour tous.

La concrétisation de cet objectif repose aussi sur le deuxième pilier, mais celui-ci ne tient pas toutes ses promesses. Les rentes escomptées fondent comme neige au soleil. Le moment n’est-il pas venu de revaloriser l’AVS?
Le deuxième pilier est confronté à une situation inédite depuis la crise financière survenue en 2008. Depuis lors, les rendements sont restés faibles et nous devons nous adapter à cette nouvelle donne. C’est pourquoi le Conseil fédéral a proposé une baisse du taux de conversion des avoirs du deuxième pilier, tout en se fixant comme objectif le maintien du niveau des rentes dans le cadre d’un équilibre entre les deux piliers.

De nombreux assurés, surtout des femmes, n’ont qu’un tout petit deuxième pilier, voire pas du tout. Cela a-t-il un sens de parler d’équilibre et de réforme globale dans ces conditions?
Absolument. Le projet du Conseil fédéral améliore nettement la situation des femmes, en supprimant la déduction de coordination qui limite la part du salaire assuré. Cela ouvre la porte du deuxième pilier aux personnes qui n’ont qu’un petit revenu. Le Parlement s’est jusqu’ici montré moins généreux, mais il a néanmoins décidé de mieux tenir compte de la situation des personnes travaillant à temps partiel. Ce sont en majorité des femmes.

Pour maintenir le niveau des rentes en dépit de la baisse du taux de conversion, il faut des mesures de compensation. Le Conseil des Etats propose une augmentation de 70 francs des rentes AVS. Est-ce plus défendable que l’initiative AVS plus?
C’est le seul compromis qui tienne la route. Je vous rappelle que le concept du Conseil fédéral repose sur trois axes: la retraite à 65 ans pour tous, la garantie du niveau des rentes grâce à des mesures propres à chaque pilier et la sécurité financière des deux piliers. Le Conseil des Etats reste sur la même ligne, même s’il a introduit une différence au niveau de la compensation. Je constate par ailleurs que le concept du Conseil fédéral n’a pas obtenu une seule voix au Conseil des Etats. Dans la commission du Conseil national, il en a obtenu une sur 25. Je prends donc acte du fait que la solution du Conseil fédéral n’est pas celle qui sera retenue par le Parlement.

Cela signifie que vous renoncez à défendre le projet initial du Conseil fédéral au profit de celui du Conseil des Etats?
Je suis ouvert à un compromis, pour autant qu’il respecte la ligne générale du Conseil fédéral. Or, le seul projet qui respecte cette condition est celui du Conseil des Etats. C’est aussi le seul qui soit susceptible d’obtenir une majorité au Parlement et devant le peuple.

Le Parlement souhaite une entrée en vigueur en 2018 déjà, alors que le projet initial prévoyait 2020. Est-ce réaliste?
Oui, pour autant que le projet ne déraille pas. Une entrée en vigueur en 2018 est même souhaitable, car le 0,3 point de TVA attribué à l’assainissement de l’assurance invalidité tombera fin 2017. Tout le monde accepte qu’ils soient ensuite attribués à l’AVS, mais si la réforme n’est pas sous toit en 2018, il faudra baisser le taux de TVA de 0,3 point pour le remonter un ou deux ans plus tard. Chacun de ces changements provoque des coûts estimés à 300 millions de francs. Une entrée en vigueur en 2018 permettrait aussi de reporter la hausse supplémentaire de la TVA nécessaire à l’AVS.

La conséquence sera aussi que l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes entrera en vigueur plus vite que prévu...
Effectivement. Il sera relevé progressivement dès 2018.

Alain Berset, la campagne sur «AVS plus» se déroule parallèlement aux travaux parlementaires relatifs à la réforme globale de la prévoyance vieillesse. La ligne dure adoptée par la commission du Conseil national fait-elle le jeu des initiants?
Ce n’est pas à moi de le dire. Par contre, je constate que la commission du Conseil national a démantelé le projet du Conseil fédéral, en introduisant un mécanisme automatique permettant de porter l’âge de la retraite à 67 ans, en ne garantissant pas le niveau des rentes et en n’assurant pas la sécurité financière de l’AVS. Compte tenu de l’importance du projet, la majorité de la commission se livre à un jeu extrêmement risqué.

Vous avez parlé d’AVS minus...
Je suis contre «AVS plus», qui n’est pas finançable, mais l’alternative à «AVS plus» n’est pas le projet de la commission du Conseil national. Avec celui-ci, on baisse les rentes et on augmente l’âge de la retraite de manière très importante. Je l’ai spontanément appelé AVS minus pour bien montrer que ce n’est pas acceptable. On ne peut pas obtenir une majorité devant le peuple avec une telle solution. Or, nous avons besoin d’une réforme. C’est dans l’intérêt de la population et de l’économie en général.

La commission propose aussi une réforme...
Oui, mais que fait-elle précisément? Elle introduit un automatisme qui conduit à augmenter l’âge de la retraite à 67 ans sans que le peuple soit consulté, car on fait dépendre l’âge de la retraite de l’état du fonds AVS. En parallèle, pour être sûr que l’âge de la retraite soit effectivement augmenté, on ne donne pas suffisamment de moyens financiers à l’AVS. Alors qu’il faudrait au minimum un point de TVA supplémentaire pour stabiliser l’AVS, la commission ne consent qu’une augmentation de 0,6 point. Enfin, si on met en place la réforme telle que proposée, la plupart des gens subiront des diminutions de rentes parfois massives, en particulier la classe moyenne.

L’AVS a subi dix révisions en 50 ans. Vouloir régler les problèmes une fois pour toutes grâce à un mécanisme automatique ressemble à un rêve de politicien...
Pas pour tous. C’est une erreur politique et socioéconomique de vouloir fixer de manière forfaitaire un âge de référence de deux ans plus élevé qu’aujourd’hui pour les hommes et trois ans pour les femmes. Nous proposons un système flexible entre 62 et 70 ans, étant entendu que la rente complète pourra être perçue à 65 ans par les deux sexes. Ceux qui le veulent et le peuvent pourront prolonger leur activité professionnelle au-delà de 65 ans. Mais ce n’est pas envisageable pour tout le monde. Le but est de correspondre au mieux à la réalité du marché du travail.

L’exemple de la Suède est souvent invoqué par les partisans d’un mécanisme automatique...
Oui, mais pas toujours à bon escient, car la Suède a aussi un âge de référence fixé à 65 ans. La différence, c’est qu’elle a introduit un droit à l’emploi jusqu’à 70 ans et que le montant des rentes dépend aussi de données économiques et démographiques.
Le compromis du Conseil des états

Le Conseil des Etats a déjà examiné le projet de réforme globale de la prévoyance vieillesse soumis par Alain Berset. Sous l’impulsion conjointe de la gauche et du PDC, il s’est rapproché de l’initiative «AVS plus» en prévoyant une augmentation de la rente AVS de 70 francs par mois pour les nouveaux rentiers.

Il a en outre relevé le plafond de la rente de couple de 150 à 155% de la rente simple. Cette mesure serait financée par une augmentation de 0,3% des cotisations paritaires, s’ajoutant au point de TVA destiné à financer l’arrivée à la retraite de la génération du baby-boom.

Aux yeux d’Alain Berset, «c’est le seul projet susceptible d’obtenir une majorité au Parlement et devant le peuple».
On se retrouve donc avec l'initiative AVS plus, un projet du conseil fédéral balayé par les 2 chambres, un projet du conseil des états qui semble le plus équilibré et aurait le soutient d'Alain Berset, un projet du conseil national farfelu et un de la comission tout autant. Pas facile de suivre.

EDIT:
Et l'on va bien voir la participation à cette votation. Les retraités et futurs retraités seraient pour une augmentation de leur rente, les plus jeunes pour préserver un système qui pourrait leur donner quelque chose d'ici à leur retraite. Un article de la tribune de Genève : http://www.tdg.ch/suisse/retraites-fero ... y/12752612

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Re: Votations du 25 septembre 2016

Message par ze_shark » 10 sept. 2016 09:27



Je ne connais pas l'état des projets du parlement dans le détail, mais je ne vois pas comment commencer par un relèvement des coûts de 4 milliards par an sans principe de financement est une solution.

Les initiants ne légifèrent pas, ce qui est bien en soi, mais les montants en jeu sont stratosphériques donc le "on verra bien" est un peu irresponsable.
On parle de 4 milliards en base 2018, 5.5 milliards en 2030, sans compter la pression démographique qui ajoute à l'addition à 7 milliards, soit 12.5 milliards non financés en 2030. De mémoire, le budget annuel de la Confédération est de 67 milliards par an. Donc on est dans les 20% de déficit structurel.

Il y a déjà le feu à la maison de notre système de prévoyance. Arroser l'édifice de kérosène n'est pas une solution.

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Re: Votations du 25 septembre 2016

Message par vravolta » 12 sept. 2016 05:46

Le fond de l'histoire, c'est de considérer l'AVS comme un outil de retraite alors que c'est avant tout un outil de répartition dont il se trouve que dans le passé, il pouvait plus ou moins suffire à assurer les besoins vitaux quand on était à la retraite. Aujourd'hui, un système de répartition ne peut pas être viable pour la génération montante du fait de la forme de la pyramide des ages. La vraie retraite = le seul truc dont les travailleurs actuels ont une chance de pouvoir vivre à la retraite, c'est le second pilier (capitalisation). Essayer de faire croire à la population qu'on devrait pouvoir vivre de l'AVS à la retraite, c'est pour moi au mieux manquer de lucidité, au pire, mentir éhontément car si c'était possible, ca saignerait les finances de l'état à un point problématique, raison pour laquelle les initiants se gardent bien d'évoquer ce que ca pourrait couter.

Pour moi, le vrai salut de notre système de retraite ne se fera pas en touchant indépendamment telle ou telle partie du système. Ca se fera en pensant globalement: y'aura sans doute de l'augmentation de cotisations (à voir si AVS ou second pilier), du relèvement de l'age de la retraite, de la baisse du taux de conversion, l'enjeu étant de trouver le bon mix qui ne pèse pas de manière insupportable sur les finances du pays. La répartition, des pays comme la France ont montré que c'était une fuite en avant en essayant de préserver les fameux acquis sociaux. Très intelligemment, on a mis en place en Suisse un second pilier par capitalisation avant qu'il ne soit trop tard plutot que de rester dans le dogme. Il faut aujourd'hui continuer dans ce setup: il est bien pour la société qu'il existe une part de solidarité, mais il est aussi que la société fournisse une vraie solution soutenable pour ses retraites et la pyramide des ages dit implacablement que ca ne pourra pas être l'AVS.

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Re: Votations du 25 septembre 2016

Message par ze_shark » 15 sept. 2016 14:22

http://www.rts.ch/info/suisse/8015892-l ... e-ssr.html

vravolta, la Constitution est univoque sur l'objectif de l'AVS:

1 La Confédération légifère sur l'assurance-vieillesse, survivants et invalidité.

2 Ce faisant, elle respecte les principes suivants:

a.l'assurance est obligatoire; elle accorde des prestations en espèces et en nature;
b.les rentes doivent couvrir les besoins vitaux de manière appropriée;
c.la rente maximale ne dépasse pas le double de la rente minimale;
d.les rentes sont adaptées au moins à l'évolution des prix.

3 L'assurance est financée:

a.par les cotisations des assurés; lorsque l'assuré est salarié, l'employeur prend à sa charge la moitié du montant de la cotisation;
b.par des prestations de la Confédération.

4 Les prestations de la Confédération n'excèdent pas la moitié des dépenses.

5 Les prestations de la Confédération sont financées prioritairement par le produit net de l'impôt sur le tabac, de l'impôt sur les boissons distillées et de l'impôt sur les recettes des maisons de jeu.



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Re: Votations du 25 septembre 2016

Message par ze_shark » 25 sept. 2016 18:12

Pas photo, le peuple se montre raisonnable une fois de plus. La proportion de oui à AVS Plus en Suisse Romande reste singulière.

Et Genève, complètement à l'ouest de la Suisse sur l'économie verte.

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Re: Votations du 25 septembre 2016

Message par vravolta » 26 sept. 2016 05:31

ze_shark a écrit :http://www.rts.ch/info/suisse/8015892-l ... e-ssr.html

vravolta, la Constitution est univoque sur l'objectif de l'AVS:

1 La Confédération légifère sur l'assurance-vieillesse, survivants et invalidité.

2 Ce faisant, elle respecte les principes suivants:

a.l'assurance est obligatoire; elle accorde des prestations en espèces et en nature;
b.les rentes doivent couvrir les besoins vitaux de manière appropriée;
c.la rente maximale ne dépasse pas le double de la rente minimale;
d.les rentes sont adaptées au moins à l'évolution des prix.

3 L'assurance est financée:

a.par les cotisations des assurés; lorsque l'assuré est salarié, l'employeur prend à sa charge la moitié du montant de la cotisation;
b.par des prestations de la Confédération.

4 Les prestations de la Confédération n'excèdent pas la moitié des dépenses.

5 Les prestations de la Confédération sont financées prioritairement par le produit net de l'impôt sur le tabac, de l'impôt sur les boissons distillées et de l'impôt sur les recettes des maisons de jeu.



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Une constitution si puissante soit elle ne peut pas faire grand chose contre une réalité démographique ou contre des rendements financiers faibles car sinon, il suffirait d'interdire dans la constitution les catastrophes naturelles, d'y fixer l'age auquel on décède, etc... Par ailleurs, on sait en pratique très bien s'arranger avec la constitution cf l'application de la votation de 2/2014. Donc oui, on connait l'objectif de l'AVS, mais oui, on sait qu'avec de la répartition, ce n'est en pratique pas jouable de manière équitable entre les générations avec nos pyramides des ages actuelles. On peut ne pas aimer cette réalité, ca ne la changera malheureusement pas. Et donc ca change de fait la portée réelle de l'AVS qui se cantonne à être un outil de répartition vu qu'il est en pratique impossible de vivre de l'AVS de nos jours.

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