Ferrari 355: F1 ou manuelle
Publié : 04 sept. 2016 14:14
Merci
Il y a plusieurs choses à examiner pour répondre à la question.
Dans le contexte (j'ai acheté cette voiture en 2001), la boîte F1 Ferrari était une innovation, voire une révolution. Première voiture à appliquer une commande robotisée en série, ça changeait complètement la conduite. Aux standards actuels des boîtes à double embrayage, cette commande de boîte est complètement dépassée (même si certaines supercars prestigieuses contemporaines ne font guère mieux). L'examen du choix 355 manuelle vs 355 F1 aujourd'hui ne débouche pas forcément sur la même conclusion ou décision qu'il y a 15 ans. La commande est lente aux standards actuels, pas plus lente qu'un changement manuel normal, mais on est en 2016. L'asservissement de l'actuateur d'embrayage est de la techno des années 90. Ca marche bien, mais ce n'est pas difficile à prendre en défaut si on ne collabore pas. Les défauts qui étaient présents à l'époque n'ont bien évidemment pas disparu, notamment la timidité de l'égalisation de régime au rétrogradage.
Ensuite, comme les 360 F1, il y a pas mal de disparités entre exemplaires. La mienne est plutôt très bonne (ce n'est pas moi qui le dit). Indéniablement, mieux vaut une bonne manuelle qu'une mauvaise F1. Je n'ai eu aucun problème de fiabilité, la pompe et l'embrayage sont d'origine, mais c'est naturellement en évitant les pièges tels que marche arrière en côte, etc ...
Cependant, dans l'optique d'un achat youngtimer, choisir aujourd'hui une F1 plutôt qu'une manuelle représente un choix plus risqué, sauf si les syncros de boîte de la manuelle ont été maltraités, ce qui est tout sauf impossible. Difficile d'argumenter qu'une F1 est intrinsèquement plus fiable.
Autre considération, la position de conduite tout sauf idéale de la 355: le pédalier n'est pas dans l'axe et le triangle siège-volant-pédalier conçu pour un orang-outan, donc avantage F1 en termes de confort de conduite. Par contre, une F1 est sans nul doute plus caractérielle en manoeuvre, il faut connaître et soigner. C'est étonnamment satisfaisant lorsqu'on connait la voiture et peut synchroniser l'action de la boîte avec les gaz, mais ça peut être très clunky si on s'y prend mal ou conduit l'auto comme une Polo DSG. Les actions du conducteur ont leur importance et font une différence notable. C'est surtout flagrant en manoeuvres. Le V8 3.5 a peu de couple, c'est une euphémisme, et il faut donc bien doser, à fortiori à froid. J'ai encore beaucoup de plaisir à son volant, la sonorité moteur reste magique sans le toit, le toucher de roue et l'agilité sont exceptionnels, mais il y a objectivement beaucoup de défauts. C'était le top, mais il y a vingt ans.
Reste enfin la question de la cote en collection dans les dix prochaines années. Peu de doutes que les 355 vont s'apprécier, mais quid de la rareté des F1 (en particulier des GTS F1 qui sont les plus rares). Pas la moindre idée. Est-ce que la signification historique de la boîte F1 sera valorisée ? Est-ce que ça sera au cas par cas ? Est-ce que les manuelles seront plus prisées par purisme ? Est-ce que d'autres attributs (GTB/GTS/Spider) seront prédominants ?
En résumé, à l'époque, prendre une 355 F1 était un no brainer.
Aujourd'hui et dans l'optique d'un achat youngtimer à rouler, c'est un choix de connaisseur à envisager avec soin. Même chose sur une Modena. Une manuelle est un choix plus sûr si on fait attention à ce qu'on achète.
Dans l'optique d'un achat collection, pas la moindre idée, mais la question ne se pose plus pour moi. Qui vivra verra.
Il y a plusieurs choses à examiner pour répondre à la question.
Dans le contexte (j'ai acheté cette voiture en 2001), la boîte F1 Ferrari était une innovation, voire une révolution. Première voiture à appliquer une commande robotisée en série, ça changeait complètement la conduite. Aux standards actuels des boîtes à double embrayage, cette commande de boîte est complètement dépassée (même si certaines supercars prestigieuses contemporaines ne font guère mieux). L'examen du choix 355 manuelle vs 355 F1 aujourd'hui ne débouche pas forcément sur la même conclusion ou décision qu'il y a 15 ans. La commande est lente aux standards actuels, pas plus lente qu'un changement manuel normal, mais on est en 2016. L'asservissement de l'actuateur d'embrayage est de la techno des années 90. Ca marche bien, mais ce n'est pas difficile à prendre en défaut si on ne collabore pas. Les défauts qui étaient présents à l'époque n'ont bien évidemment pas disparu, notamment la timidité de l'égalisation de régime au rétrogradage.
Ensuite, comme les 360 F1, il y a pas mal de disparités entre exemplaires. La mienne est plutôt très bonne (ce n'est pas moi qui le dit). Indéniablement, mieux vaut une bonne manuelle qu'une mauvaise F1. Je n'ai eu aucun problème de fiabilité, la pompe et l'embrayage sont d'origine, mais c'est naturellement en évitant les pièges tels que marche arrière en côte, etc ...
Cependant, dans l'optique d'un achat youngtimer, choisir aujourd'hui une F1 plutôt qu'une manuelle représente un choix plus risqué, sauf si les syncros de boîte de la manuelle ont été maltraités, ce qui est tout sauf impossible. Difficile d'argumenter qu'une F1 est intrinsèquement plus fiable.
Autre considération, la position de conduite tout sauf idéale de la 355: le pédalier n'est pas dans l'axe et le triangle siège-volant-pédalier conçu pour un orang-outan, donc avantage F1 en termes de confort de conduite. Par contre, une F1 est sans nul doute plus caractérielle en manoeuvre, il faut connaître et soigner. C'est étonnamment satisfaisant lorsqu'on connait la voiture et peut synchroniser l'action de la boîte avec les gaz, mais ça peut être très clunky si on s'y prend mal ou conduit l'auto comme une Polo DSG. Les actions du conducteur ont leur importance et font une différence notable. C'est surtout flagrant en manoeuvres. Le V8 3.5 a peu de couple, c'est une euphémisme, et il faut donc bien doser, à fortiori à froid. J'ai encore beaucoup de plaisir à son volant, la sonorité moteur reste magique sans le toit, le toucher de roue et l'agilité sont exceptionnels, mais il y a objectivement beaucoup de défauts. C'était le top, mais il y a vingt ans.
Reste enfin la question de la cote en collection dans les dix prochaines années. Peu de doutes que les 355 vont s'apprécier, mais quid de la rareté des F1 (en particulier des GTS F1 qui sont les plus rares). Pas la moindre idée. Est-ce que la signification historique de la boîte F1 sera valorisée ? Est-ce que ça sera au cas par cas ? Est-ce que les manuelles seront plus prisées par purisme ? Est-ce que d'autres attributs (GTB/GTS/Spider) seront prédominants ?
En résumé, à l'époque, prendre une 355 F1 était un no brainer.
Aujourd'hui et dans l'optique d'un achat youngtimer à rouler, c'est un choix de connaisseur à envisager avec soin. Même chose sur une Modena. Une manuelle est un choix plus sûr si on fait attention à ce qu'on achète.
Dans l'optique d'un achat collection, pas la moindre idée, mais la question ne se pose plus pour moi. Qui vivra verra.