Ventes Audi: cartons pleins

[ze_shark]

En fait, chronologiquement, c'était l'inverse. L'après-midi, naturel. Le soir, tout pimpant. Et on dit le monsieur coquet.

[Yvan]

Le terme Quattro prête(ait) toutefois à confusion puisqu'il est synonyme d'une part du département sport/RS mais aussi de la technologie 4x4, que l'on retrouve dans la gamme S. Ou alors S et RS = même combat ?

[Avgas]

Sacré scoop! Bravo.

[ze_shark]

Quattro Gmbh (prochainement Audi Sport) est une sous-société de Audi AG. Donc confusion sémantique aisée avec la marque quattro pour les transmissions intégrales, mais les deux n'ont en fait rien à voir.

Quattro Gmbh a 4 domaines d'activité:
- conception et fabrication des modèles RS & R8
- customer racing
- Audi Exclusive
- la ligne d'accessoires et de vêtements

S/RS pas même combat justement. Tout ce qu'il dit va vers une raréfaction et "exclusivisation" des modèles RS. Il est absoilument clair sur ce point. Pas besoin de voir des RS à chaque coin de rue, bien au contraire. Je ne serais même pas surpris si le grand master plan n'était pas de faire à terme une über-R8 (au même titre que Mercedes semble préparer une hypercar). Je spécule, mais si on cumule le CV du bonhomme et qu'on écoute ce qu'il dit, ça fait du sens.

[Yvan]

Merci pour ces éclaircissements dans cette nébuleuse.

Encore un jeu de mot (ou de domaine d'activité) mais Audi Exclusive fait partie de Quattro Gmbh. Me suis jamais posé la question, mais les prestations d'exécutions Audi Exclusive ne sont elles pas aussi (actuellement) disponibles hors S/RS ? Et si oui, cela changera t'il ensuite ? c'est de la sous-traitance en fait..
Mea cupla j'aurais du creuser avant l'interview, mais il y avait peut être quelques questions intéressantes à poser à Monsieur Winkelmann sur AE...

[jl32]

Rapidement, et en vrac, 3 points qui m'interpellent dans les propos de M. Winkelmann :

- L'équilibre entre performance et utilisation quotidienne et le fort pouvoir d'attraction de la voiture : où l'on voit que certains modèles RS affichent un peu trop "timidement" leur performance et semblent manquer du surplus de caractère auquel on aurait pu s'attendre par rapport aux déclinaisons S et "normales", hors produit R8 bien évidemment. En d'autres termes, attention à la polyvalence de la voiture qui ne doit pas dominer l'exclusivité sportive et le prestige du produit,

- La taille de la voiture : un certain nombre de client n'associe pas forcément le prestige avec un véhicule de grande taille. La RS3 étant basée sur un véhicule d'entrée de gamme, l'exercise est un peu plus difficile, le prestige et l'exclusivité plus délicat à atteindre et Quattro GmbH est un peu tombé dans le piège du pot d'échappement crachotant parfois inélégamment ses pétarades (je parle de la dernière génération). Le véhicule de la taille supérieure (RS4 Avant), plus exclusif, dispose de 42 cm de plus en longueur. On atteint là un gabarit qui commence à devenir imposant. Comme pour les concurrents AMG et BMW M qui en proposent de nombreux modèles, il faudra donc s'orienter vers un SUV (Q5 : 4m64 de longueur) ou bien le futur Q3 ? D'autant plus que M. Winkelmann semble indiquer qu'il y aura moins à l'avenir de modèles RS Avant.

- Les modèles d'Audi Sport joueront un rôle phare pour la marque Audi. Il y a, il me semble, le corollaire qui est tout aussi important, à savoir que les qualités des modèles Audi "de base" doivent aussi donner envie d'acheter un modèle RS. Prenons un exemple : souhaitant remplacer mon véhicule RS l'année prochaine, je pensais m'orienter vers un Q5 new generation "normal" - en attendant les futurs RS3, RS4 et RS5 -, ce dernier présenté au salon de Paris avec 3 motorisations diesel et une essence dont un 2.0 TDI abondamment photographié et vu sur tous les supports. J'y vois une erreur stratégique, le modèle 2.0 TDI étant de mon point de vue déjà obsolète à la sortie et contingentant ce SUV aux ambitions mondiales et chinoises, du moins au début de sa commercialisation, au marché européen. Audi aurait dû présenter ce modèle phare de la marque en version hybride essence, voir même annoncer pour le futur proche une version électrique, cela aurait été un symbole fort dans le contexte actuel difficile pour le groupe VW-Audi-Porsche. Concernant la remplaçante de la RS3, je suis donc parti vers une autre marque. Voilà donc un client, temporairement ?, perdu pour Audi Sport. Quels produits RS M. Winkelmann pense-t'il offrir rapidement qui pourraient me faire, moi et d'autres je suppose, revenir chez Audi Sport, je pense notamment à des versions hybrides essence ?

Je suppose que les clients exigeants, voir atypiques doivent tout de même représenter un certain pourcentage des clients Audi RS non ?

[ze_shark]

Encore un jeu de mot (ou de domaine d'activité) mais Audi Exclusive fait partie de Quattro Gmbh. Me suis jamais posé la question, mais les prestations d'exécutions Audi Exclusive ne sont elles pas aussi (actuellement) disponibles hors S/RS ? Et si oui, cela changera t'il ensuite ? c'est de la sous-traitance en fait..
Mea cupla j'aurais du creuser avant l'interview, mais il y avait peut être quelques questions intéressantes à poser à Monsieur Winkelmann sur AE...

30 minutes chrono ... C'est du teuton minuté, pas du latin où on prend le temps de ne plus en avoir.

Pour AE, ce n'est pas un changement, c'est déjà ainsi. Je ne sais par contre pas commen c'est exécuté dans le détail. Il semble que des améliorations sont en cours dans le support à la clientèle, déjà dispo dans 1-2 centres AMAG (Zürich et je ne sais plus où).

[ze_shark]

- La taille de la voiture : un certain nombre de client n'associe pas forcément le prestige avec un véhicule de grande taille. La RS3 étant basée sur un véhicule d'entrée de gamme, l'exercise est un peu plus difficile, le prestige et l'exclusivité plus délicat à atteindre et Quattro GmbH est un peu tombé dans le piège du pot d'échappement crachotant parfois inélégamment ses pétarades (je parle de la dernière génération). Le véhicule de la taille supérieure (RS4 Avant), plus exclusif, dispose de 42 cm de plus en longueur. On atteint là un gabarit qui commence à devenir imposant. Comme pour les concurrents AMG et BMW M qui en proposent de nombreux modèles, il faudra donc s'orienter vers un SUV (Q5 : 4m64 de longueur) ou bien le futur Q3 ? D'autant plus que M. Winkelmann semble indiquer qu'il y aura moins à l'avenir de modèles RS Avant.

Hors Europe, il n'y a souvent pas plus petit que l'A3. Je ne pense pas que nos jauges suisses sont pertinentes pour le reste du monde, et la priorité de Audi Sport est précisément le reste du monde.

- Les modèles d'Audi Sport joueront un rôle phare pour la marque Audi. Il y a, il me semble, le corollaire qui est tout aussi important, à savoir que les qualités des modèles Audi "de base" doivent aussi donner envie d'acheter un modèle RS. Prenons un exemple : souhaitant remplacer mon véhicule RS l'année prochaine, je pensais m'orienter vers un Q5 new generation "normal" - en attendant les futurs RS3, RS4 et RS5 -, ce dernier présenté au salon de Paris avec 3 motorisations diesel et une essence dont un 2.0 TDI abondamment photographié et vu sur tous les supports. J'y vois une erreur stratégique, le modèle 2.0 TDI étant de mon point de vue déjà obsolète à la sortie et contingentant ce SUV aux ambitions mondiales et chinoises, du moins au début de sa commercialisation, au marché européen. Audi aurait dû présenter ce modèle phare de la marque en version hybride essence, voir même annoncer pour le futur proche une version électrique, cela aurait été un symbole fort dans le contexte actuel difficile pour le groupe VW-Audi-Porsche. Concernant la remplaçante de la RS3, je suis donc parti vers une autre marque. Comment M. Winkelmann compte t'il me "ramener" dans un futur proche vers un modèle Audi Sport RS ?
Je suppose que les clients exigeants, voir atypiques doivent tout de même représenter un certain pourcentage des clients Audi RS non ?

Le plan produit d'Audi AG est ce qu'il est, hors sujet ici. Winkelmann est boss de Audi Sport, pas d'Audi AG. Son job est de faire payer le brand building d'Audi par des clients consentants.
Pour Audi, les volumes d'hybrides resteront anecdotiques par rapport au core business TDI/TFSI. Sans même parler d'un plan de ramp-up logique qui va du plus simple au plus compliqué, le plan de commercialisation va forcément du socle aux niches. Et le socle du Q5 ou de l'A4, c'est beaucoup de TDI et un peu de TFSI. Il y a des impératifs commerciaux impossibles à ignorer. Et Audi Sport ne fera pas d'hybrides ou électriques avant un bout de temps. Ca semble au stade du labo d'idées, certainement pas du teasing.

Si tu regardes le fond de commerce de la gamme (RS6, il en parle tout le temps), je ne crois pas qu'on parle d'une clientèle excentrique. Bien au contraire. Il y a que chez nous qu'on considère ça impossiblement gros.

Une des conclusions majeures de cette discussion est pour moi sa stratégie précisément inverse à celle d'AMG, alors que tu raisonnes en termes de volume et d'impératif de plaire et satisfaire tout le monde. Je spécule, mais en plus de projets déjà en cours qui ne seront pas stoppées, il y aura un renouvellement des pilliers de la gamme, et pour sûr un SUV. Entre un RS Q5 et un RS Q7, je ne sais pas, mais ça a plus de chances d'aller dans cette direction qu'un RS Q2.

[Derrick]

Très bon article, merci.

Il manque un "s" à "nouvelle" dans la première question.

[ze_shark]

Merci & Merci !

[Gringo]

Si tu regardes le fond de commerce de la gamme (RS6, il en parle tout le temps), je ne crois pas qu'on parle d'une clientèle excentrique. Bien au contraire. Il y a que chez nous qu'on considère ça impossiblement gros.

Je discutais hier avec un conseiller d'une marque Premium au sujet de l'allongement des berlines (segment A6, 5er, E) par incrément de génération. Quand je relevais que les +4.9m sont désormais largement dépassés et que cette limite pose problème à certains clients, il m'a donné cette réponse: ces véhicules statutaires sont rarement "parqués" dans les espaces publics. Ils sont soit à la maison, soit au boulot sur une place de fonction ou devant la résidence secondaire, au pire bien au chaud chez Vinci.

C'est son avis, mais c'est interessant. En clair: l'enfer des zones bleues, c'est pour le peuple.

Je réitère: excellent article!

[Yvan]

C'est son avis, mais c'est interessant. En clair: l'enfer des zones bleues, c'est pour le peuple.

C'est pas faux.
Ou comme 2ème voire 3ème voiture de la famille.
Certainement qu'une A6/S6/RS6 n'est pas la première voiture qui servira à descendre au Flon à Lausanne un samedi après-midi pour aller engloutir un McDo. Mais il reste une flopée d'autres bonnes raisons de sortir la bête et de se retrouver handicapé par ses dimensions.

Ze_shark soulignait "que chez nous". Au sens plus large, j'aurais pensé "qu'en Europe". Car Paris, Milan, Barcelone ou Munich doivent sensiblement avoir les mêmes contraintes en termes de cotes de places de parc. Et plus on descend au sud, plus ca semble évident.
Ma seule ville d'expérience vécue étant Barcelone, si tôt sorti des grands axes, circuler, manœuvrer et se parquer avec ne serait-ce qu'une Fiat 500 tient plus d'un tour de David Copperfield que d'une réelle possibilité urbanistique..

[ze_shark]

Plus on grimpe dans l'échelle "sociale" des segments, moins c'est simple à parquer n'importe où. Imaginez un A8L, une Classe S ou une série 7. Ou une berlinettede 2m de large.
Les SUVs ont un peu changé la donne en repackageant le volume en hauteur (il n'y a quasi pas de SUV au-dessus de 5m alors que les grandes berlines tapent dans les 5.20-5.30).
Selon le profil d'utilisation, le dénominateur commun peut être les parkings d'aérport, des portiques aux places en passant par les rampes en colimaçon.

[Tom63]

Merci beaucoup et bravo pour l'interview!
Très instructif.

A titre perso je regretterais que les breaks soient mis au rancard des déclinaisons RS, c'est dans mon esprit l'ADN de la gamme, mais je comprends en revanche que ces déclinaisons soient très/trop européennes pour envisager un déploiement plus large à échelle mondiale.
Curieux de juger de visu à l'avenir du résultat de ces orientations.

[ze_shark]

A mon avis, certains breaks ne disparaîtront pas, ils ne vont pas snobber le marché européen non plus. Mais ils devront faire des choix pour élargir leur portée, et la direction n'est clairement pas de faire de l'AMG à toutes les sauces.

En fait, c'est assez similaire à Motorsport, sauf qu'ils viennent d'une situation diamétrale. Motorsport a une gamme exagérément orientée ROW (pas de breaks, pas de 4x4 pour l'instant), et Audi Sport a une gamme exagérément européenne. Et comme il l'a dit, il y a des trucs dans le pipeline qui pourraient être contradictoire avec ses postulats stratégiques mais qu'il ne stoppera pas. Le pipeline d'Audi Sport est probablement plus court que celui des plateformes mères (même si il y a certainement des inputs dans le cahier des charges initial), mais ça doit tout de même taper dans les 3 ans minimum du feu vert à l'annonce.

On suivra au fil de futures possibles rencontres avec le bonhomme, maintenant qu'il connait Asphalte. Il connait bien la région lémanique d'ailleurs. Il a été boss de Fiat Suisse à l'époque où c'était à Genève, il m'a parlé en rigolant de l'énormité de son bureau de PDG à l'ancienne.